Avant Indiana Jones, il y avait Allan Quatermain ! Oui ... avant Henri IV, il y avait Henri III et avant Louis Leterrier, il y avait Michael Bay, mais a-t-on, pour autant, raté quelque chose ? Pas sûr, pour cette adaptation du roman de Henry Rider Haggard, racontant l'histoire d'un guide en Afrique qui, avec deux européens, part retrouver un parent disparu dans sa quête des légendaires mines du Roi Salomon.
Trop daté pour être honnête, le film exhibe fièrement dès le générique de début que les scènes ont été tournées en extérieurs, en Afrique. Et les réalisateurs comptent bien rentabiliser le déplacement : sont ainsi incrustés plusieurs plans inutiles des animaux "exotiques" dans leurs milieux naturels (éléphants, crocodiles, lions, serpents ...), une petite description (par Stewart Granger tout de même !) de la vie dans la forêt, et des séquences dans différents décors hostiles qui se succèdent beaucoup trop rapidement (désert, montagne enneigée et pleine verdoyante, le tout en une minute !).
Richard Carlson, Deborah Kerr et Stewart Granger. |
La distribution est heureusement de qualité, mais elle n'a que très rarement sauvé un film au mauvais scénario. Deborah Kerr, toujours magnifique, reste maquillée en permanence, peu décoiffée et parvient à se couper les cheveux toute seule mieux que si elle avait été chez Dessange. Stewart Granger apparaît tout à faire crédible mais n'apporte pas grand chose à son personnage, sinon le charme. Richard Carlson, même avec toute la volonté du monde, ne peut pas sauver son rôle, mal écrit. Seul Hugo Haas, européen devenu chef d'une tribu de dangereux sauvages, tire un peu son épingle du jeu, dans un rôle de méchant typiquement hollywoodien.
Le voyage à travers l'Afrique ne parvient jamais à captiver le spectateur qui sait à peu près comment tout va se dérouler. La réalisation ennuyeuse (et parfois même calamiteuse, la scène du duel des rois dans le village est affreuse) n'y change rien. Pire même, les effets destinés à dépeindre l'exotisme (outre les plans de la nature, d'abominables gros plans sur les indigènes) tombent à plat et rendent l'ensemble assez indigeste et typé d'une production MGM mineure des années 1950. Le regard de l'européen sur l'Afrique était drôle dans Tintin au Congo, il ne l'est pas dans Les mines du Roi Salomon.
La "calamiteuse" séquence finale dans le village. |
Que peut-on sauver du film ? L'interprétation d'abord qui, même sans nuances, reste savoureuse. C'est toujours un plaisir de voir un couple de stars talentueuses se donner la réplique. La première partie du film est d'ailleurs à sauver, et peut même faire espérer à un très bon divertissement. Quelques scènes du voyage peuvent également être appréciées, comme le feu déclenchant la panique et la fuite des dizaines d'animaux ou la séquence du village de sauvages où Stewart Granger comprend qu'il a à faire à des cannibales.
Encore une fois, Les mines du Roi Salomon est un film à conseiller à un jeune public qui saura passer outre les trop nombreuses imperfections relevées. Les plus grands s'éclipseront discrètement dans une autre pièce et, comme pour se rappeler que tous les aventuriers n'ont pas le même panache, se repasseront une fois de plus Indiana Jones et la dernière Croisade ...
Mon avis sur le film : 6/10
Mon avis sur le DVD : Aucun suppléments, des menus inactifs et une qualité d'image peu honorable.
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