mardi 18 janvier 2011

Règlement de comptes (1953)


RÈGLEMENT DE COMPTES (The Big Heat)
Réalisateur : Fritz Lang
Scénario : Sydney Boehm
Avec : Glenn Ford, Gloria Grahame, Lee Marvin, Jocelyn Brando

Le policier Dave Bannion enquête sur le mystérieux suicide d'un collègue, et semble être le seul à ne pas croire aux raisons invoquées. Sa volonté d'éclaircir cette affaire met très vite en jeu sa vie, et celle de ses proches.

Originalité : 7/10
Scénario : 8/10
Musique : 7/10
Interprétation : 8/10
Mise en scène : 8/10
>> Note globale : 7.6/10

Basé sur une histoire très simple (un flic veut résoudre une enquête qu'il juge bâclée), Règlement de comptes est l'un des derniers films réalisés par Fritz Lang aux États-Unis. Le ton est donné dès l'ouverture, montrant de manière brutale le suicide d'un homme, et l'arrivée de son épouse, silencieuse. Quelques coups de téléphone et la présentation furtive des personnages nous entrainent directement dans l'intrigue, précise, à l'image de la superbe horloge qui apparaît dans les premiers plans.

Le film ne révolutionne pas le Film Noir mais va tout de même plus loin que les modèles du genre, apportant une violence plus montrée, plus crue. Fritz Lang filme ainsi un homme qui se tire une balle dans la tête, Lee Marvin qui, dans un accès de fureur, jette violemment du café brûlant au visage de sa compagne. La mécanique enclenchée dès l'ouverture pousse le policier entêté dans ses retranchements, notamment quand il s'apprête, en gros plan, impressionnant (d'autant plus qu'il s'agit de Glenn Ford !), à assassiner un tueur à gages et même une femme ! Le rôles des femmes justement est important puisque ce sont elles qui font avancer l'histoire, de manière plus ou moins volontaire. Dans une très belle séquence de confrontation, Lang rend hommage en quelque sorte aux femmes de gangsters, souvent potiches, mais essentielles, et on en retient cette phrase "Nous sommes les mêmes vous et moi. Nous sommes les femmes sous les manteaux de vison."

Mais plus qu'un film de femmes, Règlement de comptes est aussi, comme souvent chez Fritz Lang, l'histoire d'un homme seul, perdu, face aux puissants (ses supérieurs, les politiciens). Mais on sent que celui-là est sur le fil, en permanence, prêt à passer de l'autre côté de la barrière et à se comporter comme ceux qu'il traque. Original sur ce point, le film annonce les polars et personnages célèbres (Le justicier dans la ville, l'inspecteur Harry) des décennies suivante, tout en retenue et en classe.

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