mardi 16 novembre 2010

La colline des potences (1959).


LA COLLINE DES POTENCES (The Hanging Tree)
Réalisateur : Delmer Daves
Scénario : Wendell Mayes
Avec : Gary Cooper, Maria Schell, Karl Malden, George C. Scott

1870. L'histoire commence à Skull Creek, un camp de chercheurs d'or du Montana. A son arrivée dans la ville, le Docteur Joseph Frail s'installe à proximité du vacarme provoqué par ce melting-pot explosif d'aventuriers en mal de sensations, de filles de fortune et d'hommes des plaines. Se révélant aussi habile avec un scalpel qu'avec un pistolet, Frail aura besoin des deux. Un passé tragique ternit son existence tandis que la fourberie des villageois jette une ombre sur son avenir.

Originalité : 7/10
Scénario : 9/10
Musique : 8/10
Interprétation : 9/10
Mise en scène : 9/10
>> Note globale : 8.4/10

Impressionnant western, dont les qualités apparaissent au fur et à mesure que la tension monte. Delmer Daves filme la banalité avec originalité (l'arrivée de Gary Cooper), dès l'ouverture au son de la formidable musique de Marty Robbins. Les personnages mettent du temps à s'installer, on connaît petit à petit leur passé, leurs forces, leurs faiblesses mais tout est remis en question : bien difficile de comprendre le comportement de Gary Cooper qui méprise une femme qu'il a sauvé.

Dans de superbes mouvements de grue et de caméra, Daves filme une scène de folie collective où le village est mis à feu et à sang pour un simple motif, prétexte au lynchage injuste. Cette longue séquence finale, qui monte crescendo en puissance, nous laisse sans voix, pétrifiés devant l'issue qui s'annonce inéluctable. Tous les pires sentiments humains y sont représentés : la jalousie, la rancune, la lâcheté, la corruption. Le dernier plan du film, esthétiquement et techniquement sublime, laisse pantois. On ne dit rien, et on admire.

Cette même séquence finale prend a posteriori une autre dimension, puisqu'il s'agit du dernier western, et de Cooper, et de Daves (qui pour des raisons de santé n'en tourna plus). Le regard de Gary Cooper, fatigué, vieux, apparaît comme une formidable conclusion à sa carrière de légende de l'Ouest, celle d'un homme qui a tout connu, et qui n'aspire plus qu'au repos, sceptique quant au devenir de ceux qui vont rester. Grand moment de cinéma. Un de mes westerns préférés.

Un blog en français sur Gary Cooper : http://garycooper-france.blogspot.com/

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