jeudi 18 novembre 2010

Les souliers de Saint-Pierre (1968)


LES SOULIERS DE SAINT-PIERRE (The Shoes of the Fisherman)
Réalisateur : Michael Anderson
Scénario : James Kennaway et John Patrick
Avec : Anthony Quinn, Oskar Werner, Laurence Olivier, David Janssen, Vittorio De Sica

L'archevêque ukrainien Kiril Lakota, prisonnier politique en Sibérie depuis vingt ans, est libéré. Nommé cardinal par le pape, il succède à celui-ci à sa mort, à la grande surprise de tous. Il doit alors faire face à la situation internationale délicate, notamment aux tensions entre la Chine et les pays occidentaux.

Originalité : 9/10
Scénario : 8/10
Musique : 8/10
Interprétation : 8/10
Mise en scène : 7/10
>> Note globale : 8/10

Adapté d'un roman de Morris L. West, ce film a une longueur d'avance. En 1968, il précède de dix ans l'élection de Jean-Paul II. A l'heure où je publie cet article, il a encore au moins 50 ans d'avance sur les changements que devrait opérer l'Église Catholique sur elle-même. L'aboutissement du film, la très belle séquence finale, fait encore réfléchir, et semble bien être une solution - qui serait historique - aux questions sur la place de la religion, du Vatican et du Pape dans le monde.

Cinématographiquement parlant, la première partie est très contemplative. Esthétiquement réussie (notamment le conclave vu de l'intérieur), elle est toutefois académique à l'extrême, et peut déplaire à juste titre aux réfractaires de ce genre de cinéma. La seconde partie est plus intéressante, même s'il ne faut attendre aucune audace de mise en scène (un joli plan sur la chaise vide du Saint-Père tout de même). Néanmoins, plusieurs séquences marquent durablement : le déplacement du Pape incognito dans la ville, la mort de son conseiller personnel, la réunion avec le dirigeant chinois et russe. Les dialogues sont percutants et atteignent même des sommets lorsqu'une femme perdue demande au Chef de l'Église des conseils sur l'amour. La performance de Anthony Quinn, très crédible, est remarquable. Celle de Laurence Olivier ne l'est pas moins, dans un autre registre.

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